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Addiction

Qu’est ce que l’addiction ? 

On est tous un peu “accro” à quelque chose. Pour certains, c’est le sport, pour d’autres, le chocolat, les jeux vidéo, les achats… L’addiction devient problématique et dangereuse lorsque la personne en souffre et qu’elle impacte de manière importante son quotidien et son fonctionnement. Ce qui distingue l’addiction d’une simple habitude est la perte de contrôle. La personne dépendante ressent une envie presque irrésistible de consommer ou d’agir, même en reconnaissant les effets néfastes sur sa santé, ses relations ou sa situation professionnelle.

L’addiction s’appuie sur deux aspects importants :

  • La dépendance physique : c’est ce que l’on ressent dans le corps lorsqu’on arrête de consommer. Cela peut se manifester par des troubles du sommeil, des tremblements, de l’irritabilité… Ce sont les signes du manque, du sevrage.
  • La dépendance psychologique : c’est ce besoin intérieur très fort, cette envie presque incontrôlable de consommer à nouveau.

L’addiction, c’est un mot qu’on utilise pour parler de beaucoup de choses… et c’est normal, car elle peut se manifester de différentes manières. Pour simplifier, on distingue généralement deux grands types d’addictions. Il y a d’abord les addictions comportementales : ce sont des comportements qu’on n’arrive plus à contrôler, comme les achats compulsifs, le jeu pathologique, l’addiction au sexe… Et puis il y a les addictions aux substances, où le corps et l’esprit deviennent dépendants d’un produit, comme le tabac, l’alcool, certains médicaments, la cocaïne ou les opioïdes. Deux types d’addictions, mais des mécanismes et des difficultés qui, bien souvent, se ressemblent.

Heureusement, la thérapie de groupe peut être d’une grande aide pour les personnes qui souffrent d’addiction. Dans un cadre bienveillant et sans jugement, elle permet à des personnes qui traversent des choses similaires de se retrouver, de parler librement et de se soutenir. Grâce à l’échange d’expériences, à l’écoute des autres et à la solidarité du groupe, chacun peut avancer petit à petit vers un mieux-être. On y découvre qu’on n’est pas seul, et cela peut vraiment faire la différence.

Il existe cependant deux types de groupes qu’il est important de ne pas confondre : la thérapie de groupe et le groupe de soutien. La thérapie de groupe est menée par un professionnel de la santé mentale, comme un psychologue. Elle suit un cadre précis et vise à mieux comprendre les causes profondes de l’addiction, les émotions, les comportements. Le thérapeute guide les échanges et propose parfois des exercices pour aider à avancer.

Le groupe de soutien, lui, est souvent plus simple et plus libre. Il est souvent animé par des personnes qui ont elles-mêmes vécu des problèmes d’addiction. Ce genre de groupe offre un espace d’écoute et de partage, où chacun peut parler de ce qu’il vit et recevoir du soutien. Il n’y a pas de thérapie au sens strict, mais l’entraide joue un rôle très important.

Ces deux approches sont différentes, mais elles peuvent très bien se compléter. Participer à un groupe de soutien peut aider à se sentir compris, et suivre une thérapie de groupe permet d’aller plus en profondeur. Ensemble, elles offrent un bon soutien pour les personnes qui veulent sortir de l’addiction.

La thérapie de groupe est-elle efficace pour tous les types d’addiction ? 

Maintenant que l’on a définit brièvement ce qu’est une addiction et après avoir expliqué la différence entre les thérapies de groupe et les groupes de soutien, on peut honnêtement se demander : mais est-ce que la thérapie de groupe est efficace pour le traitement des addictions ? Si oui, pour quels types d’addiction (comportementales et substances) ? Et comme d’habitude, pour répondre à ces questions on va aller regarder dans les études scientifiques ! 

Les recherches montrent que la thérapie de groupe est efficace, aussi bien pour les addictions aux substances (comme l’alcool, le tabac, les drogues…) que pour les addictions comportementales (comme le jeu, les écrans, les achats compulsifs…). Mais l’efficacité peut varier selon le type d’addiction et la manière dont le groupe est organisé.

– Addictions aux substances (alcool, drogues, opioïdes…)

Une grande méta-analyse internationale publiée en 2019 dans le Journal of Substance Abuse Treatment, menée par Lo Coco et ses collègues de l’université de Palerme (Italie), a regroupé les résultats de 33 essais contrôlés portant sur des personnes souffrant de dépendances à l’alcool ou aux drogues. Cette étude a montré que la thérapie de groupe améliore nettement le taux d’abstinence, et qu’elle est aussi efficace, voire parfois plus efficace, qu’une prise en charge individuelle, tout en offrant un soutien social qui aide les patients à maintenir leur abstinence sur le long terme. (DOI:10.1016/j.jsat.2019.01.016  ). 

– Tabac

Concernant le tabagisme, la thérapie de groupe a également démontré son efficacité. Une revue Cochrane (Cochrane, un organisme international indépendant qui regroupe des chercheurs et des professionnels de santé du monde entier. Leur mission est de produire des synthèses très rigoureuses des études existantes pour aider à mieux comprendre ce qui fonctionne vraiment en matière de santé.) , publiée en 2017 par Stead et son équipe de l’université d’Oxford (Royaume-Uni), a synthétisé les résultats de 66 études sur les programmes de groupe pour l’arrêt du tabac. Leur conclusion : participer à une thérapie de groupe augmente significativement les chances de réussir à arrêter de fumer par rapport à des méthodes d’auto-assistance ou à l’absence de traitement. Les résultats obtenus en groupe sont aussi bons qu’avec un accompagnement individuel intensif. (DOI: 10.1002/14651858.CD001007.pub3  

– Jeu pathologique

Pour le traitement du jeu pathologique, les données sont également très encourageantes.

Par exemple, une étude clinique récente menée en Croatie (hôpital universitaire St. John de Zagreb), et publiée en 2025 dans la revue Frontiers in Psychology, a suivi 209 joueurs pathologiques ayant participé à un programme intensif de thérapie de groupe. Les chercheurs, dirigés par Jakob et ses collègues, ont observé des améliorations significatives : diminution de la fréquence de jeu, réduction de l’anxiété, du stress et des symptômes dépressifs. Les participants ont aussi montré une meilleure capacité d’adaptation au quotidien après la thérapie.

(https://doi.org/10.3389/fpsyg.2025.1536082 )

– Addiction aux écrans / Internet

La thérapie de groupe s’avère également utile pour traiter les formes d’addiction aux écrans ou à Internet. Une grande méta-analyse réalisée en 2017 par Liu et ses collègues en Chine (publiée dans International Journal of Environmental Research and Public Health) a compilé les résultats de 58 études sur des jeunes souffrant de cyberdépendance. Leur analyse montre que les thérapies de groupe bien structurées réduisent significativement l’usage problématique d’Internet et améliorent la gestion du temps ainsi que les relations sociales des participants. L’efficacité des thérapies de groupe est comparable à celle des thérapies individuelles pour ce type d’addiction.

(DOI: 10.3390/ijerph14121470  )

– Achats compulsifs

Il existe encore peu d’études vraiment solides sur les thérapies de groupe pour les achats compulsifs…

Par exemple, une revue systématique récente, publiée en 2023 par Müller et ses collègues de l’École de médecine de Hanovre en Allemagne, a fait le point sur les traitements du trouble d’achat compulsif, qu’il s’agisse des formes d’achats en boutique ou des achats en ligne. L’équipe a analysé 13 études publiées depuis 2000, portant sur des adultes souffrant de ce trouble, dans plusieurs pays.

Leur conclusion est claire : les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) en groupe permettent de réduire de façon significative les comportements d’achat compulsif, par rapport aux groupes témoins. En revanche, les traitements médicamenteux testés (comme certains antidépresseurs ou le topiramate) ne montrent pas de bénéfice clair par rapport au placebo. Mais là encore, il faut rester prudent : la qualité méthodologique des études disponibles reste variable, et le risque de biais est jugé élevé dans la majorité des essais analysés. Les auteurs insistent donc sur la nécessité de mener davantage de recherches rigoureuses, avec des échantillons plus larges et en tenant mieux compte des nouvelles formes d’achats compulsifs, notamment en ligne. Bref, il reste beaucoup à explorer dans ce champ, mais les thérapies de groupe apparaissent déjà comme une voie très prometteuse

(DOI:  10.1556/2006.2023.00033  )

– Addiction sexuelle

Dans le domaine de l’addiction sexuelle (trouble du comportement sexuel compulsif), une avancée importante a été apportée par une étude randomisée menée en Suède par Hallberg et ses collègues de l’Institut Karolinska, publiée en 2019 dans le Journal of Sexual Medicine. L’étude a porté sur 137 hommes souffrant d’hypersexualité, qui ont suivi un programme de 7 semaines de thérapie cognitivo-comportementale de groupe. Résultat : les participants ont montré une réduction significative de leurs comportements sexuels compulsifs, ainsi qu’une amélioration de leur bien-être psychologique, avec des effets qui se sont maintenus plusieurs mois après la fin du programme.(DOI: 10.1016/j.jsxm.2019.03.005  )

Cependant, il n’existe pas encore assez d’études sur l’efficacité de la thérapie de groupe pour d’autres types d’addictions comportementales, comme la bigorexie (c’est une addiction caractérisée par un besoin irrépressible de pratiquer intensivement une activité sportive (pour développer sa masse musculaire, notamment), malgré le risque de blessure ou d’épuisement et, parfois même, aux dépens de sa vie professionnelle et familiale (Larousse, 2025)).

Les groupes thérapeutiques offrent à la fois des outils concrets pour modifier les comportements problématiques et un espace de soutien social qui aide les participants à maintenir les changements dans la durée.

La thérapie de groupe et les groupes de soutien en Belgique: 

En Belgique, il existe plusieurs groupes de soutien bien connus dans le traitement des addictions aux substances. Par exemple, les Alcooliques Anonymes (AA) (AlcooliquesanonymesAccueilAccueilalcooliquesanonymes.be) ou les Narcotiques Anonymes (NA) (Na-belgiumAccueilAccueilna-belgium.org/fr) proposent des réunions régulières pour aider les personnes dépendantes à l’alcool ou aux drogues.

D’autres structures comme l’ASBL Pelican (PsybruGroupe de traitement motivationnel des addictions du Pélican asblGroupe de traitement motivationnel des addictions du Pélican asblpsybru.be/fr/psychologue/groupe-de-traitement-motivationnel-des-addictions-du-pelican-asbl) proposent des thérapies de groupe pour le traitement des addictions, ils accueillent des personnes souffrant aussi bien d’addictions aux substances que d’addictions comportementales. De la même manière, le CHU de Namur (Chuuclnamurchuuclnamur.be/wp-content/uploads/2023/07/com-231-01.pdfChuuclnamurchuuclnamur.be/wp-content/uploads/2023/07/com-231-01.pdf ) met aussi en place des thérapies de groupe pour toutes les formes d’addiction.

Si vous souhaitez aller plus loin et trouver un groupe adapté à votre situation, vous pouvez consulter ici la liste des groupes thérapeutiques dédiés au traitement des addictions : [insérer le lien]. Vous n’êtes pas seul(e), des espaces de soutien existent pour vous accompagner.

Camille Cuny

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