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Apaiser sa relation aux écrans : le soutien du groupe pour retrouver un équilibre

Cet article a été créé par notre ancienne collaboratrice, Rawya Benaissa.

Quand les écrans prennent le dessus

Il nous arrive à tous de nous laisser entraîner par certaines habitudes. Avec les écrans, c’est encore plus facile.Chez les jeunes enfants, ados, jeunes adultes , le téléphone est devenu un compagnon de tous les instants. Entre le scroll infini, les likes et les notifications, on peut vite se retrouver accroché sans même s’en rendre compte. 

C’est normal que cela arrive : les plateformes numériques sont conçues pour capter notre attention et stimuler notre cerveau en nous envoyant de petites « récompenses » (likes, notifications). Cela active le circuit de la dopamine, qui nous pousse à revenir encore et encore. Peu à peu, ce qui était un simple moment de détente peut devenir une habitude difficile à contrôler.

Une grande étude menée par l’Université d’Oxford (BrainWaves Study) a montré que chez les adolescents, plus le temps passé sur les réseaux sociaux est élevé, plus les risques d’anxiété et de dépression augmentent (Gallacher et al., 2023).

Quand la connexion permanente devient un piège

Aujourd’hui, nous passons en moyenne plus de 6 heures par jour devant des écrans. C’est ce que montre une grande enquête européenne sur nos habitudes numériques (Eurostat, 2023). Chez les jeunes de 16 à 24 ans, ce chiffre grimpe même à plus de 7 heures par jour. Réseaux sociaux, jeux, notifications, vidéos… Le numérique est partout. Pourtant, plus on est connectés, plus on peut se sentir déconnectés de soi et des autres. Ce paradoxe est au cœur de ce qu’on appelle l’addiction numérique. 

“On croit être connectés au monde, mais souvent, on finit déconnecté de soi.”

En Belgique, plus d’1 jeune sur 3 montre déjà des signes d’addiction numérique (Statbel, enquête 2023, publiée en 2024). En Roumanie, selon les données OMS-HBSC 2022 (publiées en 2024), près de 28% des adolescents déclarent avoir du mal à contrôler leur temps passé en ligne.

Un impact bien réel …

Reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé (2024), l’usage excessif des écrans nuit au bien-être des jeunes. 

Les écrans, en soi, ne « créent » pas de troubles mentaux.

Mais un usage excessif et non contrôlé surtout chez les plus jeunes peut fragiliser l’équilibre mental (WHO, 2024 ; Madigan et al., 2019 ; AAP, 2019).

Voici quelques risques bien connus aujourd’hui :

  • Trouble du jeu vidéo:  officiellement reconnu dans le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5e édition) et la CIM-11 (Classification internationale des maladies, 11e révision, de l’OMS) (OMS, 2019).
  • l’enquête HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) : un usage excessif des écrans est lié à davantage d’anxiété, de troubles du sommeil et de malaise psychologique chez les ados. Teens, screens and mental health.”WhoTeens, screens and mental health
  • Des études (Fardouly et al., 2015 ; Holland & Tiggemann, 2016) montrent que l’exposition aux images retouchées sur les réseaux peut renforcer l’insatisfaction corporelle et nourrir une dysmorphophobie numérique, surtout chez les jeunes filles.

La dysmorphophobie numérique, c’est quand une personne devient obsédée par son apparence à force de se comparer aux images parfaites qu’on voit en ligne (souvent retouchées ou filtrées).

  • Chez les enfants de 2 à 5 ans, un temps d’écran élevé est associé à des retards de langage et à des difficultés de régulation émotionnelle.(Madigan et al., 2019 ; AAP, 2019)

Ce n’est donc pas l’écran ” le problème” , mais la manière dont on l’utilise.

Apprendre à mieux réguler ces usages est essentiel .

Quelles solutions thérapeutiques existent ?

On sait aujourd’hui que la dépendance aux réseaux sociaux est bien une addiction comportementale, marquée par une perte de contrôle et des effets négatifs sur le bien-être 

Face à ces difficultés, l’approche la plus reconnue aujourd’hui pour accompagner les addictions numériques est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). 

* je mettrai en lien l’article de camille 

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) aide à comprendre pourquoi on a parfois du mal à décrocher des écrans , ce qu’on ressent, ce qu’on pense, et ce qu’on cherche à fuir. Elle donne des outils concrets pour reprendre le contrôle dans un cadre bienveillant.

En individuel, en groupe, ou en soutien plusieurs formats possibles

  • En individuel

Accompagnement personnalisé, adapté à son vécu et à son rythme.

  • En groupe thérapeutique

Cadre guidé par un professionnel : on partage, on se reconnaît, on avance ensemble.

  • En groupe de soutien

Espace d’échange libre, pour rompre l’isolement , sans cadre thérapeutique formel.

Pourquoi les thérapies de groupe sont-elles si efficaces ?

Une étude expérimentale contrôlée, menée en Iran par des chercheurs de l’Iran University of Medical Sciences (Alavi et al., 2021), a montré que la thérapie cognitivo-comportementale en groupe (CBGT) réduit les symptômes d’addiction à Interne et améliore la qualité de vie et la santé mentale. 

De plus, une revue de littérature menée par King et al. (2017)sur le trouble du jeu vidéo montre que le travail en groupe aide à comprendre les mécanismes d’addiction, renforce la motivation au changement, et favorise la régulation des émotions et du temps d’écran.

En bref : on avance mieux ensemble.

Et pour les enfants ?

Chez les plus jeunes, il s’agit plutôt d’ateliers de groupe adaptés: jeux, activités créatives, histoires, moments de parole…

Ces espaces permettent à l’enfant d’exprimer ce qu’il vit avec les écrans, de comprendre ses émotions, et de renforcer sa confiance en lui.

Ce travail se fait toujours en lien avec les parents, car on sait que pour aider un enfant à retrouver un équilibre, il faut agir sur l’ensemble de son environnement : à la maison, à l’école, dans la famille.

Les recherches montrent que lorsque les parents sont associés au travail avec l’enfant, cela aide beaucoup plus à réduire les usages problématiques des écrans et à favoriser un développement plus serein et équilibré.(Domoff et al., 2019 ; Radesky et al., 2020).

En Belgique? 

En Belgique, il existe encore très peu de groupes thérapeutiques spécialisés pour accompagner concrètement les personnes en difficulté avec le numérique.

“Parce que derrière chaque écran, il y a un besoin de lien.”

En Belgique, le Centre de Référence en Santé Mentale (appelé CRéSaM) CresamAccueil – CRéSaM travaille sur les effets que peuvent avoir les écrans sur notre santé mentale, et partage des informations pour mieux les comprendre.

De son côté, Faresa est un siteFaresaMental well-being at reach qui propose des conseils et des outils en ligne, pour aider les personnes qui traversent des difficultés, y compris en lien avec l’usage des écrans.

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