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Comprendre la thérapie : un guide des approches psychologiques

Mieux comprendre les différentes approches en psychologie

Quand on n’est pas du métier, il peut être vraiment difficile de s’y retrouver parmi les différentes approches en psychologie. Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? En quoi ça consiste ? Et surtout, à quoi ça sert concrètement pour nous, quand on cherche de l’aide ?

Parfois, on tombe sur un(e) psychologue qui a pris le temps d’expliquer sa manière de travailler sur son site internet. Ça nous aide à y voir un peu plus clair. Mais souvent, on a juste un nom, un numéro de téléphone et pas forcément beaucoup d’explications. Même quand le ou la psychologue nous décrit son approche, ce n’est pas toujours très clair : les termes utilisés peuvent sembler flous, trop techniques, voir incompréhensibles.

Et puis, même si on connaît le nom de l’approche utilisée, comment savoir si elle est adaptée à ce qu’on vit ? Si elle peut vraiment nous aider ? Si on va se sentir en confiance avec cette façon de travailler ?

Dans cet article, je ne vais pas retracer toute l’histoire de chaque approche, ni entrer dans des détails trop techniques. Le but de cet article, c’est avant tout d’informer toute personne qui cherche de l’aide. En découvrant les grandes approches en psychologie, l’idée est de vous aider à mieux cerner ce qui vous parle, ce qui résonne avec votre manière d’être, avec votre vécu. Il ne s’agit pas de choisir “la meilleure” méthode, parce qu’il n’y en a pas une meilleure que l’autre et que chacun fonctionne et vit les choses différemment, mais plutôt de trouver celle qui vous correspond le plus, celle avec laquelle vous vous sentez “en confiance”. Cet article est là pour vous donner quelques repères simples, pour que vous puissiez avancer plus sereinement dans votre recherche de soutien.

Aujourd’hui, on parle généralement de 4 grands courants/ approches en psychologie (bref résumé) :

  • Approche psychanalytique (ou psychodynamique) : Cette approche explore l’inconscient et les expériences passées pour comprendre les difficultés actuelles, en mettant l’accent sur les conflits internes et les mécanismes de défense.
  • Approche humaniste : Elle mise sur le potentiel de croissance de chaque individu, l’écoute bienveillante et l’accompagnement vers une meilleure connaissance de soi et l’épanouissement personnel, en se concentrant sur le présent.
  • Approche systémique : Elle considère la personne dans ses interactions avec son environnement (famille, couple, groupe) et cherche à comprendre et transformer les schémas relationnels qui sont la source et/ou maintiennent notre souffrance.
  • Approche cognitive et comportementale (TCC) : Cette méthode se concentre sur le lien entre pensées, émotions et comportements, et propose des outils pratiques pour modifier les habitudes et sortir des cercles vicieux qui maintiennent nos difficultés.

Chacune a sa manière de comprendre, d’analyser nos difficultés et propose des outils différents pour accompagner les personnes en souffrance. Chaque psychologue se forme à une ou plusieurs de ces approches, et cela influence sa façon d’écouter, de poser des questions, de proposer des pistes de travail. C’est pourquoi mieux comprendre ces différentes méthodes peut vraiment nous aider à choisir un accompagnement qui nous parle et qui nous ressemble.

  • L’approche psychanalytique

Cette approche, développée au début des années 1900 par Sigmund Freud, repose sur une idée centrale : une grande partie de ce que l’on ressent ou fait est influencée par notre inconscient.

Mais qu’est-ce que l’inconscient exactement ? L’inconscient serait une sorte de “réserve cachée” dans notre esprit, où s’accumulent des pensées, des souvenirs, des émotions ou des désirs que l’on n’a pas pu ou pas voulu affronter à un moment donné, souvent dans l’enfance.

Ces éléments ont été refoulés, c’est-à-dire mis de côté parce qu’ils étaient trop douloureux, trop honteux ou trop menaçants pour qu’on puisse les gérer consciemment. Ça serait une technique de notre esprit pour nous protéger. Pourtant, même s’ils sont enfouis, ils continuent d’agir et peuvent provoquer des souffrances, des blocages ou des comportements qui nous échappent.

      • Posture et méthode de travail du psychologue

Dans cette approche, le ou la psychologue adopte une posture d’écoute neutre et bienveillante. Il ou elle parle peu, ne donne pas de conseils directs, mais crée un espace sécurisant pour que la personne puisse explorer son monde intérieur à son rythme. L’idée est de favoriser l’émergence de ce qui se cache derrière nos mots et nos silences.

      • Techniques principales

Parmi les outils utilisés, on retrouve l’association libre : la personne est invitée à dire tout ce qui lui passe par la tête, sans filtrer, sans chercher à être logique ou à bien parler. Même ce qui paraît sans importance peut révéler des éléments enfouis.

Il y a aussi l’analyse des rêves, que Freud appelait “la voie royale vers l’inconscient”. Les rêves, souvent symboliques, peuvent être une porte d’entrée vers des désirs, peurs ou souvenirs inconscient. Le ou la psychologue prête également attention aux lapsus (quand on dit un mot à la place d’un autre sans le vouloir), aux oublis, aux “actes manqués” (comme se tromper de nom, rater un rendez-vous…), car ces petits “bugs” du quotidien peuvent parfois trahir ce qui se passe en nous.

Un dernier point important, c’est ce qu’on appelle le transfert. Sans s’en rendre compte, la personne peut se comporter avec le psychologue comme elle l’a fait avec quelqu’un d’important dans sa vie passée, par exemple un parent, un frère, une sœur, ou un ancien professeur… Elle peut ressentir des émotions très fortes, comme de la colère, de la peur ou un grand besoin d’être aimée, sans comprendre pourquoi. En parler pendant la thérapie permet de revivre certaines émotions, mais dans un endroit sûr, avec quelqu’un qui est là pour écouter et aider. Petit à petit, cela aide à mieux comprendre ce qu’on a vécu et comment cela nous influence encore aujourd’hui.

      • Objectifs et processus

L’objectif principal de cette thérapie, c’est de mettre en lumière ce qui était resté dans l’ombre. En d’autres termes, faire passer à la conscience ce qui était inconscient, pour mieux comprendre ses réactions, ses comportements ou manières de penser répétitives, ses souffrances…Ce type de thérapie s’inscrit souvent dans la durée, on parle de plusieurs mois, voire de plusieurs années, avec des séances régulières. C’est un voyage en profondeur, qui demande du temps, mais qui peut transformer durablement.

  • L’approche humaniste

L’approche humaniste part d’une idée très positive : chaque personne a en elle un potentiel naturel de croissance, une capacité à évoluer, à se construire, à s’épanouir.

Elle croit en la bonté intérieure de l’être humain, et mise sur sa liberté de choisir, son envie de donner du sens à sa vie et de se sentir en accord avec lui-même.

Contrairement à d’autres approches qui s’intéressent beaucoup aux difficultés ou aux blessures du passé, l’approche humaniste met l’accent sur le présent, sur ce que vit la personne ici et maintenant, et sur ce qu’elle peut devenir. Un mot important ici est la “congruence”, qui signifie vivre en accord avec soi-même. C’est quand ce que je ressens à l’intérieur (le soi réel) correspond à ce que je montre au monde ou à ce que j’aimerais être (le soi idéal).

      • Posture et méthode de travail du psychologue

Dans cette approche, le ou la psychologue n’est pas un expert(e) qui “sait mieux”, mais plutôt un compagnon de route, qui marche aux côtés de la personne. Il ou elle accueille la parole avec bienveillance, écoute et empathie, sans jugement. On parle aussi d’acceptation inconditionnelle positive, peu importe ce que vous dites ou ressentez c’est accueilli avec respect. Enfin, plutôt que de chercher la cause des problèmes dans le passé, le psychologue humaniste s’intéresse à l’instant présent, à ce que la personne ressent dans “l’ici et maintenant”.

      • Techniques principales

Le ou la psychologue va surtout écouter, reformuler, refléter les émotions. Il ou elle aide la personne à mettre des mots sur ses ressentis, à comprendre ce qui est important pour elle, ce qui la bloque ou ce qui l’anime. Il n’y a pas de solutions toutes faites ou de diagnostic dans cette approche. Ce qui compte, c’est de créer un espace sécurisant et respectueux, où la personne peut se poser, se questionner, et petit à petit, retrouver confiance en elle, en ses choix, en sa capacité à avancer.

      • Objectifs et processus

L’approche humaniste ne cherche pas seulement à “réparer” ou à “soigner” des difficultés : elle vise avant tout à accompagner la personne vers une meilleure connaissance d’elle-même, dans un cadre respectueux et bienveillant.

L’objectif, c’est de se rapprocher de qui l’on est vraiment, d’apprendre à s’accepter tel qu’on est, avec ses forces, ses fragilités, ses contradictions et de pouvoir faire des choix qui nous ressemblent.

Petit à petit, la personne peut se libérer de ce qui l’empêche d’avancer, d’être à nouveau en accord avec elle-même et s’épanouir pleinement.

On parle aussi d’auto-actualisation, c’est-à-dire le fait de réaliser son plein potentiel, d’oser vivre une vie plus libre, en accord avec ses valeurs, ses principes et ses envies.

Cette approche mise sur la croissance intérieure, la liberté de choix et la reconnaissance de sa propre valeur, pour aider chacun à redevenir pleinement lui-même.

  • L’approche systémique

L’approche systémique part d’un principe simple mais fondamental : qu’on est toujours en interaction avec notre environnement, qu’on agit et réagit en fonction de celui-ci. Nos relations (amicales, familiales, amoureuses, collègues de travail…) font partie de notre environnement.

En systémique on va parler de “système”. Un système est un ensemble de personnes qui sont en lien les unes avec les autres et qui s’influencent mutuellement. Dans un système tout est interconnecté : quand une personne agit ou change, cela impacte les autres, et inversement. Un système est donc composé de 2 personnes ou plus : par exemple, le couple, la famille, le travail, les amis, ce sont tous différents systèmes.

Dans cette approche, on ne regarde donc pas seulement la personne “seule”, mais la place qu’elle occupe dans ses relations, et comment ces liens peuvent créer du mal-être ou du soutien, comment elle communique…

En systémique, on ne cherche pas à désigner un “coupable” ou à pointer une personne comme étant le problème. Ce qui compte, c’est de comprendre comment les relations fonctionnent, comment les personnes communiquent entre elles, et surtout comment certains schémas se répètent, parfois sans que personne ne s’en rende compte. Par exemple, une famille ou un couple qui se disputent toujours pour la même chose. Un schéma, c’est une manière de penser, de ressentir ou d’agir qui revient souvent dans notre vie, qu’on répète. C’est comme une sorte de chemin habituel qu’on suit sans forcément s’en rendre compte.

La thérapie aide alors le système dans son ensemble à prendre conscience de ces fonctionnements et à trouver de nouvelles manières de communiquer et d’interagir, plus saines, plus équilibrées, et plus respectueuses des besoins de chacun.

      • Posture et méthode de travail du psychologue

Le ou la psychologue, le ou la systémicien(ne) adopte une posture d’observateur-participant. Cela veut dire qu’il ou elle observe avec attention les échanges entre les personnes, tout en participant aussi aux interactions relationnelles. Il/elle est pleinement présent(e), et sa manière de poser une question ou de reformuler une phrase peut déjà faire bouger les choses.

La thérapie se fait souvent avec plusieurs personnes en même temps, comme un couple ou une famille, car ce sont dans ces relations proches que les tensions et les répétitions de schémas se manifestent le plus souvent.

      • Techniques principales

Le ou la psychologue utilise des outils comme le questionnement circulaire, qui permet de voir un même problème à travers plusieurs regards, en demandant à chacun(e) comment il/elle perçoit la situation. Cela aide à sortir des malentendus ou des jugements. Dans cette technique, le ou la psychologue pose des questions à différents membres du système (le père, la mère, le frère, le mari, l’ami….) pour savoir comment chacun(e) voit la situation, lorsque c’est une thérapie familiale ou de couple. Ces questions ne s’adressent pas toujours directement à la personne concernée, mais parfois à quelqu’un d’autre. Par exemple : « D’après toi, comment ton frère vit cette situation ? » ou « Que penses-tu que ta mère ressent quand elle te voit réagir ainsi ? ». Cela permet de mieux comprendre les autres, de voir le même problème sous différents points de vue et de sortir des idées toutes faites ou des jugements rapides. Cela aide à ouvrir la discussion et à changer son point de vue.

Il ou elle peut aussi proposer un recadrage, c’est-à-dire une autre façon de comprendre ce qui se passe, pour voir les choses sous un angle différent. Par exemple, si un enfant se montre souvent “difficile”, on pourrait penser qu’il cherche juste à embêter ses parents. Mais le ou la psychologue pourrait proposer un autre regard : “et si cet enfant se comportait ainsi parce qu’il a besoin d’attention ou parce qu’il ressent quelque chose qu’il n’arrive pas à exprimer autrement ?”

Ce changement de regard aide souvent à mieux comprendre, à moins juger, et à trouver des solutions plus adaptées.

Un autre aspect important, c’est l’analyse des schémas relationnels. Parfois, dans les relations, on réagit toujours de la même façon, sans vraiment le vouloir. Ce sont des schémas : des comportements qu’on répète, souvent parce qu’on y est habitué ou qu’on ne sait pas faire autrement. Par exemple : une personne se ferme dès qu’il y a un conflit. L’autre, au contraire, insiste pour parler et ils finissent par se disputer à chaque fois. Ce schéma peut se répéter encore et encore, même si les deux personnes ne le souhaitent pas.Le rôle du ou de la psychologue, c’est d’aider à repérer ces automatismes, à comprendre ce qui les déclenche, et à imaginer ensemble d’autres façons de réagir, plus calmes, plus claires et plus respectueuses

      • Objectifs et processus

L’objectif est de comprendre comment ces relations fonctionnent, de repérer les habitudes de communication ou d’interaction qui créent des blocages, et de trouver de nouvelles façons d’échanger et d’intéragir.

La thérapie systémique se concentre principalement sur le présent, sur ce qui se joue ici et maintenant dans les interactions, plutôt que de remonter loin dans le passé. Elle est particulièrement utile pour les problèmes familiaux, de couple, ou tout type de conflits relationnels (entre générations, dans les groupes, etc.). Cette approche ne cherche pas à “réparer une personne”, mais à faire évoluer un système relationnel dans son ensemble, pour qu’il retrouve un équilibre plus sain, plus apaisé, plus respectueux de chacun(e).

    • L’approche cognitive et comportementale (TCC)

La thérapie cognitive et comportementale, souvent appelée TCC, part d’un principe simple : nos pensées, nos émotions et nos comportements sont étroitement liés. Ce que l’on pense influence ce que l’on ressent, et ce que l’on ressent influence ce que l’on fait.

Parfois, ce sont des pensées automatiques/ incontrôlables, souvent déformées, qui nous font souffrir. On appelle cela des distorsions cognitives. Ce sont des façons de penser qui surgissent sans qu’on y réfléchisse, mais qui ne sont pas toujours justes ou réalistes. Par exemple, on peut croire que “si ce n’est pas parfait, c’est un échec”, ou encore penser que “Ça s’est mal passé une fois, donc ça se passera toujours mal.” alors que ce n’est pas le cas. Ces pensées, même si elles partent d’un ressenti, ont tendance à amplifier nos émotions négatives et à nous bloquer dans nos actions.

Pour la TCC, tout comportement est appris, il est donc possible de le modifier. Parfois nous avons des comportements qui, au départ, nous ont aidé mais qui deviennent problématiques. Par exemple, un des comportements les plus courants quand on a peur, c’est l’évitement. On essaie de fuir ce qui nous fait peur, de contourner la situation, de l’éviter. Sur le moment, c’est vrai que ça soulage. On se dit : “Ouf, je n’ai pas eu à affronter ça.” Mais à force d’éviter, on risque de se retrouver bloqué(e), et cela peut finir par nous compliquer la vie au quotidien. Prenons un exemple simple : quelqu’un qui a très peur des endroits où il y a du monde. Au début, cette personne commence à éviter les heures de pointe au supermarché. Puis elle évite complètement les magasins. Et un jour, elle se rend compte qu’elle n’arrive plus du tout à faire ses courses seule. Le problème de l’évitement, c’est qu’il nous protège à court terme, mais renforce la peur à long terme. Plus on évite, plus la peur prend de la place, et plus on perd en liberté. C’est un cercle vicieux.

La TCC repose donc sur l’idée que ces pensées et comportements ne sont pas figés, et qu’on peut apprendre à les repérer, à les comprendre, puis à les modifier. L’idée centrale, c’est qu’on peut changer ce qui nous fait souffrir, en comprenant mieux notre fonctionnement et en adoptant de nouvelles habitudes plus saines.

      • Posture et méthode de travail du psychologue

Le ou la psychologue en TCC travaille main dans la main avec la personne : c’est une approche active, structurée et collaborative.Cela veut dire que la personne n’est pas juste là pour parler, mais pour observer, comprendre, tester des choses concrètes et faire des exercices avec l’aide du psychologue. Ensemble, ils fixent des objectifs clairs et mesurables, et avancent étape par étape pour améliorer ce qui pose problème. C’est une approche un peu plus directive que d’autres : le ou la psychologue propose des outils, donne des exercices, et suit de près l’évolution de la personne.

      • Techniques principales

La TCC utilise plusieurs techniques concrètes et faciles à appliquer dans la vie quotidienne. Par exemple :

On commence souvent par identifier les pensées automatiques qui surgissent face à certaines situations (par exemple : “je vais encore échouer”, “je ne vaux rien”). Ces pensées peuvent être rapides et inconscientes, mais elles influencent beaucoup nos émotions. Ensuite, on apprend à remplacer ces pensées par des idées plus réalistes et plus aidantes. C’est ce qu’on appelle la restructuration cognitive.

En cas de peurs ou de phobies, on peut utiliser l’exposition progressive : on affronte doucement ce qui nous fait peur, petit à petit, sans se forcer, mais sans fuir non plus.

Pour les personnes souffrant de dépression, on utilise souvent l’activation comportementale : il s’agit de replanifier des activités positives, même simples, pour retrouver du plaisir et redonner un peu de rythme à la journée.

Le ou la psychologue propose aussi des exercices pratiques à faire entre les séances, ainsi que des techniques de relaxation ou de pleine conscience pour apprendre à mieux gérer le stress et les émotions. La pleine conscience est une manière d’être pleinement présent(e) à ce qu’on vit, ici et maintenant, sans jugement. Ça peut paraître simple, mais dans la réalité, notre esprit a tendance à partir dans tous les sens : on repense au passé, on s’inquiète pour l’avenir, on se critique intérieurement, on se distrait… Et souvent, on fonctionne un peu en mode “pilotage automatique”, sans vraiment prêter attention à ce qu’on fait ou ressent. La pleine conscience peut aider la personne à prendre du recul sur ses pensées, à mieux gérer ses émotions, à se reconnecter à ses sensations corporelles et à sortir du “pilotage automatique” qui entretient souvent le mal-être.

      • Objectifs et processus

Le but de la TCC, c’est d’aider la personne à repérer ce qui, dans ses pensées ou ses comportements, entretient la souffrance, puis de lui proposer des outils simples et efficaces pour sortir de ces cercles vicieux.

C’est une approche qui va à l’essentiel, souvent plus courte que d’autres thérapies, et qui s’adapte bien à des problèmes spécifiques comme l’anxiété, les phobies, la dépression, les troubles obsessionnels, etc.

Elle se concentre surtout sur le présent et l’avenir, avec des résultats concrets et observables, plutôt que sur l’exploration en profondeur du passé.

  • Preuve scientifiques d’efficacité

Maintenant que nous avons exploré un peu plus en détail les différentes approches en psychologie, vous vous demandez peut-être : mais qu’en dit la recherche ? Est-ce que certaines de ces méthodes ont montré leur efficacité ? Est-ce que la science les soutient ? Et ce sont toutes d’excellentes questions. Jetons un coup d’œil à ce que nous apprennent les études récentes sur le sujet.

Approche psychodynamique (psychanalytique)

Par exemple, dans une grande étude parue dans The American Journal of Psychiatry en 2017, Steinert et ses collaborateurs ont analysé les résultats de 23 essais cliniques impliquant plus de 2700 patients. Ils ont comparé la thérapie psychodynamique à d’autres traitements bien établis, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Leur conclusion : aucune différence significative d’efficacité n’a été observée. La thérapie psychodynamique s’est révélée tout aussi efficace pour réduire les symptômes, aussi bien juste après le traitement qu’à plus long terme.

(DOI : 10.1176/appi.ajp.2017.17010057)

Plus récemment, en 2023, une vaste revue des recherches menée par Leichsenring et publiée dans World Psychiatry a confirmé que cette approche est particulièrement efficace pour traiter la dépression, les troubles liés au corps (troubles somatoformes), ainsi que, dans une moindre mesure, les troubles anxieux et de la personnalité. Les chercheurs estiment aujourd’hui que la thérapie psychodynamique est un traitement scientifiquement reconnu, avec une efficacité comparable à celle des autres approches de référence comme la TCC.

(DOI : 10.1002/wps.21104)

Approche humaniste

Du côté des thérapies humanistes, une méta-analyse récente, publiée en 2024 dans la revue Psychotherapy Research, par Duffy et ses collègues, a regroupé les résultats de 17 études cliniques sur plus de 2000 personnes souffrant de dépression. Ils ont montré que les thérapies humanistes (comme la thérapie centrée sur la personne ou la gestalt-thérapie) permettent une amélioration significative des symptômes à court terme, comparable à celle obtenue avec d’autres traitements comme la TCC. À plus long terme, cependant, certains patients semblent bénéficier davantage d’approches plus structurées.

(DOI : 10.1080/10503307.2023.2227757)

Dans le même esprit, une autre étude intéressante, un essai clinique mené en 2021 par Barkham au sein du système de santé britannique (The Lancet Psychiatry), a comparé directement la TCC et la thérapie humaniste pour la dépression. Résultat : après 6 mois, les deux approches étaient tout aussi efficaces. Mais au bout d’un an, les patients ayant suivi une TCC semblaient maintenir un peu mieux leurs progrès.

(DOI : 10.1016/S2215-0366(21)00083-3)

Approche systémique (thérapies familiales et relationnelles)

Concernant les approches systémiques, une importante méta-analyse publiée en 2024 dans Psychotherapy Research par Vossler et ses collègues a compilé les résultats de 30 études sur l’utilisation de la thérapie systémique pour la dépression adulte. Verdict : cette approche est très efficace, avec des résultats équivalents à ceux des thérapies individuelles comme la TCC. Les améliorations se maintiennent même plusieurs mois après la fin de la thérapie.

(DOI : 10.1080/10503307.2024.2352741)

Par ailleurs, une revue scientifique de Carr, publiée en 2019 dans le Journal of Family Therapy, a montré que la thérapie familiale est particulièrement recommandée pour les enfants et les adolescents, notamment pour traiter des difficultés comme les troubles du comportement, l’anxiété, les troubles alimentaires ou encore les premiers épisodes psychotiques. Dans ces cas, le travail sur les relations familiales améliore souvent nettement le pronostic.(DOI : 10.1111/1467-6427.12226)

Approche cognitive et comportementale (TCC)

Enfin, du côté de la thérapie cognitive et comportementale, une vaste méta-analyse internationale dirigée par Cuijpers et publiée en 2021 dans World Psychiatry a comparé les résultats de plus de 330 études (plus de 34 000 patients adultes souffrant de dépression). Conclusion : toutes les psychothérapies reconnues, y compris la TCC, sont efficaces pour réduire les symptômes. Aucune approche n’a vraiment surpassé les autres, ce qui souligne que plusieurs types de thérapie peuvent être bénéfiques selon les besoins et préférences de chacun.(DOI : 10.1002/wps.20860) Une autre méta-analyse, publiée en 2018 dans Depression and Anxiety par Carpenter et al., s’est concentrée sur l’efficacité de la TCC pour les troubles anxieux (comme le trouble panique, le TOC, les phobies, le stress post-traumatique). Résultat : la TCC est très efficace pour ces troubles, en particulier pour le TOC et l’anxiété généralisée, où elle est souvent considérée comme le traitement de première intention. (DOI : 10.1002/da.22728)

Conclusion

Ce que nous montrent ces études, c’est que chaque approche a ses forces, et qu’aucune ne l’emporte sur les autres. Toutes ont prouvé leur efficacité pour aider les personnes en souffrance, et chacune a ses forces selon le type de difficulté ou le vécu de la personne.

Conclusion

Il n’y a pas une approche “meilleure” qu’une autre. Chacune a sa manière d’accompagner, sa sensibilité, ses outils… et parfois, elles peuvent même se compléter. Ce qui compte avant tout, c’est de trouver ce qui vous parle, ce qui vous met en confiance…

J’espère que cet article vous aura permis d’y voir un peu plus clair et que ça vous aide à mieux savoir vers quoi vous tourner.

Courage à vous si vous traversez une période difficile.

Rappelez-vous que vous avez déjà fait le premier pas : vous informer, chercher à comprendre et ça, c’est loin d’être rien.

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