Dans un pays où « allez, on peut le faire » est presque devenu une devise nationale, on peut se demander : peut-on vraiment encore ? La Roumanie est en tête en Europe en matière de burnout, plus de 66 % des employés en ont souffert ou étaient sur le point de le faire (Reveal Market Resources, étude n° 187). Et ce n’est pas surprenant. Entre le travail sans pause, les préoccupations du quotidien et la pression de tout gérer, nous finissons par vivre en pilote automatique. Ce qui, autrefois, était « une période plus difficile » semble être devenu un mode de vie.
Le burnout, ce n’est pas juste de la fatigue. C’est un état d’épuisement complet – physique, émotionnel et mental – qui survient quand le stress devient constant et trop lourd à porter. Vous pouvez avoir l’impression de ne plus avoir d’énergie, que plus rien ne vous fait plaisir, que même les choses les plus simples sont difficiles à accomplir. Cela peut entraîner des troubles du sommeil, de l’irritabilité, des difficultés de concentration, des maux de tête plus fréquents. Et par-dessus tout, ce sentiment de ne plus être soi-même, d’avoir perdu en chemin qui vous étiez.
Si vous vous êtes dit intérieurement « c’est exactement ce que je ressens », il est très possible que vous traversiez un burnout. Mais la bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas obligé(e) de vous battre seul(e). La thérapie de groupe peut être un point de départ. C’est un espace où vous pouvez parler sans crainte, où l’on vous écoute et vous comprend. Où vous découvrez que vous n’êtes pas seul(e), et que ce que vous ressentez n’est ni « trop » ni « anormal ». Entendre un « moi aussi, j’ai vécu ça » de la part d’un autre participant peut apporter un apaisement inattendu.
Avec l’aide d’un thérapeute et du groupe, vous apprenez à poser vos limites, à respirer à nouveau et à retrouver de l’énergie. Et la science le confirme : la thérapie de groupe est réellement efficace pour traiter le burnout. Elle est encadrée par un psychologue qui utilise des méthodes claires et structurées. L’objectif est de mieux comprendre vos émotions, vos réactions, et d’apprendre à les modifier. Selon une étude (Bagheri et al., 2019), après seulement un mois, des infirmières en situation de burnout ont constaté une nette amélioration grâce à la thérapie cognitive-comportementale de groupe. La TCC (thérapie cognitive-comportementale) est une approche qui aide les gens à aller mieux en modifiant leurs pensées et leurs comportements, et elle est particulièrement efficace contre le stress et l’épuisement professionnel. Elle réduit l’épuisement émotionnel de manière significative (Lloyd, Bond, & Flaxman, 2013).
Vous avez peut-être entendu parler des « groupes de soutien » et vous vous demandez : quelle est la différence ? Le groupe de soutien est plus informel. Il est centré sur l’entraide et le partage. Des personnes vivant des situations similaires se réunissent, racontent leurs expériences, s’écoutent et s’encouragent. Il peut être animé par un professionnel, mais davantage comme un guide. Le choix dépend de vos besoins : une guérison en profondeur ou un lien humain et du réconfort. Une étude (Regehr et al., 2008) a d’ailleurs démontré l’efficacité des groupes de soutien : les participants ont relevé sept bénéfices clés : se connecter à d’autres, acquérir des connaissances, se sentir appartenir à un groupe, développer la confiance en soi, apporter de la structure, réduire les symptômes et favoriser des changements positifs.
Le burnout peut donner l’impression d’être à bout de ressources, sans repères, sans voix. Mais vous n’avez pas à traverser cela seul(e). Il existe des lieux où vous pouvez respirer à nouveau, sans jugement, dans la compréhension et l’empathie. La thérapie de groupe est l’un de ces lieux. Pas parce que vous seriez « faible », mais parce que vous méritez d’aller mieux. Vous méritez de vivre pleinement, pas seulement de survivre. Et peut-être que, même si cela paraît difficile aujourd’hui, la guérison commence justement là : dans le regard des autres, dans ce « moi aussi, je suis passé par là », dans la chaleur d’une petite communauté sincère. Parce que parfois, être ensemble, c’est exactement ce dont on a besoin.
