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Comment les communautés guérissent : des approches de groupe ancrées dans la culture et le lien

Cet article s’adresse à toutes celles et ceux qui se sentent parfois seuls, déracinés ou entre plusieurs mondes — et à tous ceux qui croient qu’on guérit mieux ensemble que seul.

Guérir ne se fait pas toujours derrière une porte fermée — ni seul. Quand la vie nous blesse profondément, parler à d’autres qui comprennent vraiment peut soulager bien plus qu’un médicament ou une séance silencieuse. C’est exactement ce que proposent les cercles de parole et les groupes de soutien : un espace sûr pour s’asseoir ensemble, partager nos histoires et porter le poids à plusieurs. 

En Belgique et partout en Europe, de plus en plus de communautés locales créent ces cercles de guérison — ou tout simplement, des espaces pour parler et écouter — pour affronter les difficultés liées à la migration, l’identité, les discriminations ou simplement le sentiment d’être perdu dans un nouvel endroit.

C’est quoi, un cercle de guérison ?

Un cercle de guérison, c’est tout simplement un groupe de personnes qui se retrouvent — parfois guidées par un thérapeute, parfois juste entre elles — pour parler, écouter et se soutenir. Ces cercles portent plein de noms : groupes de femmes, cafés des mamans, cercles de discussion pour réfugiés, maisons de quartier… L’idée est toujours la même : on guérit mieux quand on ne se sent plus seul.

Pour les migrants, réfugiés ou toute personne qui vit entre plusieurs cultures, ces espaces peuvent être une bouée de sauvetage. On y respecte chaque histoire, chaque langue, chaque tradition — sans demander de les laisser à la porte.

Pourquoi la culture compte dans la guérison

La souffrance ne vit pas hors de ce que nous sommes. Nos souvenirs, nos racines et notre manière de créer du lien façonnent nos blessures — et la façon dont nous les pansons. 

En Belgique, des maisons de quartier comme Vie Féminine, Ciré ou les CAW (Centres d’Aide Sociale) organisent des cercles pour les femmes, les nouveaux arrivants ou les familles fuyant la guerre, la pauvreté ou l’isolement. Ce ne sont pas des cliniques froides — ce sont des salons où quelqu’un sert du thé, les enfants jouent à côté et les histoires de survie et d’espoir se partagent doucement. Parfois, le plus grand médicament, c’est d’être vraiment écouté.

Ce que dit la science

Ce n’est pas juste une belle idée. Une étude européenne récente s’est penchée sur le mentorat entre pairs pour des femmes migrantes ou réfugiées — exactement comme celles qui participent à ces cercles en Belgique. 

Les chercheurs ont montré que parler et créer du lien dans ces groupes entraînait une croissance post-traumatique nettement plus forte : plus de force, plus de confiance dans les autres, et un nouvel espoir pour l’avenir. (Khawaja et al., 2022, International Journal of Environmental Research and Public Health). En d’autres mots, ce qui se passe dans ces cercles, c’est une guérison bien réelle, mesurable — simplement en étant ensemble.

Des histoires partagées, une force partagée

Après les attentats de Bruxelles en 2016, Kristin Verellen, psychothérapeute belge, a témoigné de l’importance vitale des cercles de parole pour la communauté. Ces rencontres ont d’abord été un refuge pour partager une douleur collective immense, mais elles se sont rapidement transformées en un espace où chacun pouvait retrouver un sentiment d’appartenance et de sécurité, un véritable « chez-soi ». Ce qui est touchant, c’est que ces moments, parfois lourds et chargés d’émotion, ont souvent laissé place à la légèreté, aux sourires, voire aux rires. Ces cercles sont bien plus que des lieux d’expression : ils sont des espaces de reconstruction sociale et de résilience, où les histoires partagées deviennent autant de forces communes.

Plus près qu’on ne le croit

Cercles de guérison peut sembler abstrait — mais regardez autour de vous : on les trouve dans les cafés des mamans, les permanences pour réfugiés, les maisons de quartier et les initiatives de voisinage partout en Belgique. Chaque fois que des gens s’assoient ensemble et écoutent avec bienveillance, un cercle se forme.

Si vous en cherchez un près de chez vous, parlez-en aux services sociaux de votre commune — vous seriez surpris de voir combien de cercles existent déjà, discrètement, pour que personne ne reste seul.

Un cercle à la fois

Guérir ensemble, ce n’est pas des grands discours ni des techniques compliquées. C’est des gens, des tasses de thé, des cœurs ouverts et le courage de parler — ou simplement d’écouter. Et peut-être que, dans un monde où beaucoup se sentent invisibles, c’est le plus puissant des remèdes.

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