Cet article est pour vous.
Je me souviens d’une dame croisée un jour en salle d’attente. Elle m’a confié tout bas : « Les journées sont longues, surtout quand on n’a personne à qui les raconter. »
Cette phrase m’est restée. Elle dit tout : le vide, l’absence de lien, cette impression de disparaître peu à peu du regard des autres.
L’isolement social chez les personnes âgées est bien réel.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une personne âgée sur trois souffre de solitude ou de rupture de lien social.
Pourtant, c’est un phénomène dont on parle peu. Il est silencieux, invisible… mais profond.
On confond souvent ces deux notions :
Isolement social: l’absence ou la rareté de contacts sociaux.
Solitude : un ressenti subjectif. On peut vivre seul(e) et se sentir bien, ou être entouré(e) et se sentir seul(e).
Avec l’âge, l’isolement s’installe souvent petit à petit :
J’ai souvent entendu : « Je ne veux pas déranger. »
Et pourtant… on a toujours le droit d’exister, pleinement.
Ce n’est pas “juste” triste. C’est dangereux.
Les effets les plus fréquents sont :
Une revue systématique conduite par Kuiper et ses collègues (2021), à l’Amsterdam University Medical Center (Pays-Bas), publiée dans la revue Journal of Internal Medicine, a analysé 39 études portant sur l’impact de l’isolement social chez les seniors.
Elle montre que l’isolement augmente de 50 % le risque de développer une démence.
Il s’agit d’une revue systématique, c’est-à-dire une analyse rigoureuse de nombreuses études, permettant de tirer des conclusions solides.
En clair : l’isolement ne touche pas que le moral. Il agit aussi sur la mémoire et le fonctionnement cérébral.
Heureusement, il existe des espaces pour recréer du lien, sans pression.
Deux types de groupes existent :
Les deux approches sont complémentaires :
L’une aide à travailler en profondeur, l’autre à rompre l’isolement et se sentir moins seul(e).
Les études scientifiques montrent que ces groupes apportent un vrai bénéfice aux personnes âgées.
Une revue systématique menée par Cattan et al. (2005), à l’Université de Newcastle (Royaume-Uni), publiée dans Health Promotion International, a examiné l’efficacité des interventions de groupe pour les seniors isolés.
Les résultats montrent que ces interventions permettent de :
En complément, Haslam et al. (2014), de l’University of Queensland (Australie), ont démontré dans Social Science & Medicine que l’engagement dans des groupes renforce le sentiment d’identité sociale, un facteur clé pour le bien-être des personnes âgées.
Imaginez un monsieur un peu réservé. Il s’assoit au bout du cercle, ne parle pas.
Il revient, semaine après semaine. Puis un jour, il dit doucement :
« Je crois que ça me fait du bien, juste de vous entendre. »
Les regards se croisent, les sourires apparaissent. Rien de spectaculaire.
Mais ce jour-là, quelque chose a bougé.
Chez Healing Together, nous croyons profondément que le lien humain est vital à tout âge.
Nous mettons en lumière :
Vous n’avez pas besoin de tout expliquer. Vous venez comme vous êtes. C’est suffisant.
En plus des groupes que nous mettons en lumière sur Healing Together, il existe en Belgique des réseaux publics de santé mentale, accessibles à toutes et à tous.
Mais qu’est-ce qu’un “réseau” ?
Un réseau de santé mentale, ce n’est pas un centre unique. C’est un ensemble de professionnel(le)s et de services (psychologues, assistants sociaux, infirmiers, animateurs de groupes de parole…) qui travaillent ensemble dans votre région pour accompagner les personnes en souffrance psychologique et leurs proches.
Vous pouvez y trouver :
Bonne nouvelle : vous pouvez les contacter sans prescription médicale, même si vous ne savez pas encore exactement quel type d’aide chercher. Ils sont là pour vous écouter et vous accompagner.
Voici les réseaux de santé mentale “107” qui peuvent vous accompagner en Belgique :
💡 Clique sur les noms : tu seras redirigé(e) vers les sites.
Par exemple, PsyBru est un réseau de santé mentale basé à Bruxelles. Il met en contact avec des professionnel(le)s et des services locaux qui offrent un soutien psychologique, des thérapies, des aides en cas de crise.
Voici une carte des réseaux de santé mentale en Belgique :
Vous pouvez repérer votre région et explorer les ressources disponibles autour de chez vous.

La carte partagée ici provient du site de référence psy107.be, qui centralise les informations officielles sur les réseaux de santé mentale en Belgique francophone.
En plus des réseaux 107, il existe d’autres plateformes complémentaires qui permettent de repérer des espaces de parole et de soutien.
Si vous habitez Bruxelles, vous pouvez explorer la Plateforme Bruxelloise pour la Santé Mentale.
Cette plateforme régionale recense une grande diversité de services en santé mentale, et met en avant :
C’est une ressource précieuse pour repérer les initiatives locales, les projets innovants, et les espaces de groupe proposés dans la région bruxelloise.
La PBSM est une plateforme de coordination et d’information sur tout ce qui se fait en santé mentale à Bruxelles.
En complément, vous pouvez aussi découvrir Kalima, une plateforme dédiée aux cercles de parole, accessibles en ligne ou en présentiel.
Kalima propose :
C’est une ressource complémentaire, qui permet de trouver des espaces de parole dans une approche préventive et bienveillante.
Les cercles de Kalima peuvent convenir à toute personne en recherche de lien, de partage, ou souhaitant compléter un accompagnement plus thérapeutique.
Vieillir ne signifie pas disparaître.
Ni pour les autres, ni pour soi-même.
Rejoindre un groupe de soutien ou une thérapie de groupe, c’est bien plus que trouver un espace pour parler. C’est tisser de nouveaux liens, retrouver un rythme, nourrir son estime de soi, renforcer sa santé mentale.
Les recherches le montrent : ce sont des leviers puissants pour prévenir les effets de l’isolement et retrouver un sentiment d’appartenance.
Et il n’est jamais trop tard pour cela.
Que vous choisissiez un groupe proposé par Healing Together, ou un espace au sein de votre réseau local, l’important est de faire ce premier pas, le vôtre, à votre rythme.
💛 « Il suffit parfois d’un regard, d’une écoute, d’une main tendue… pour sentir que l’on fait encore partie du monde. Se reconnecter, c’est déjà commencer à se réparer. » 💛
Apolline, de Healing Together