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Ensemble, c’est plus facile : la thérapie de groupe comme refuge pour la communauté LGBTQ+ en Roumanie

Depuis que je me souviens, j’ai toujours été une alliée de la communauté LGBTQ+. Cet article s’adresse à celles et ceux qui se sentent seuls, invisibles, incompris : je vous vois, et je ne suis pas la seule, surtout au vu du nombre croissant de groupes de soutien. En mai 2025, la Roumanie a été classée par ILGA-Europe à la dernière place de l’Union européenne en matière de droits LGBTQ+, derrière la Pologne. Ce classement se base sur les lois et politiques ayant un impact direct sur les droits humains des personnes LGBTQ+.

Conséquences psychologiques

Il est évident que vivre dans un pays qui n’accepte pas ton identité n’a rien de simple. Les personnes LGBTQ+ en Roumanie présentent des taux disproportionnellement élevés de problèmes de santé mentale. Des études récentes (Pitman et al., 2021) ont montré que les personnes LGBTQ+ sont plus susceptibles de rencontrer des problèmes de santé mentale que les hétérosexuels :

  • Tentatives de suicide : Les personnes LGBTQ+ sont deux fois plus susceptibles d’avoir fait une tentative de suicide au cours de l’année écoulée. Sur la durée de vie, les hommes gays et bisexuels sont quatre fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide que les hommes hétérosexuels.
  • Dépression et anxiété : Le risque de souffrir de dépression ou d’anxiété – que ce soit sur l’année écoulée ou à vie – est au moins 1,5 fois plus élevé chez les personnes LGBTQ+.
  • Consommation de substances : Les personnes LGBTQ+ sont également plus à risque de dépendances à l’alcool ou aux drogues, avec un risque environ 1,5 fois plus élevé. Les femmes lesbiennes et bisexuelles sont particulièrement exposées aux problèmes liés à l’alcool et aux drogues.
  • Différences de genre : Bien que ces risques accrus concernent tous les genres, certains groupes sont particulièrement vulnérables. Par exemple, les femmes lesbiennes et bisexuelles présentent les taux les plus élevés de dépendance, tandis que les hommes gays et bisexuels ont les taux de tentatives de suicide les plus élevés sur la durée de vie.

Le groupe comme refuge

Les personnes LGBTQ+ se sentent isolées, seules. Deux options pertinentes existent : les thérapies de groupe et les groupes de soutien. Les thérapies de groupe sont encadrées par des spécialistes et visent la guérison émotionnelle par des méthodes psychologiques. Les groupes de soutien, eux, offrent un espace sécurisé pour partager des expériences, recevoir de l’écoute et construire un sentiment d’appartenance. Les deux approches peuvent apporter du soulagement, de la confiance et de l’espoir à celles et ceux qui se sentent marginalisés. Ces groupes permettent de rompre l’isolement, d’échanger avec des personnes qui comprennent et de développer des stratégies d’adaptation. C’est un lieu où l’on peut s’exprimer librement sur ses peurs et préoccupations. Avec l’aide d’un thérapeute formé, il est également possible de recevoir des conseils pratiques et un accompagnement psychologique.

Dans une étude, les participants ont constaté une baisse significative de leurs symptômes dépressifs et un regain d’espoir après une thérapie de groupe. Ils ont appris à mieux gérer le stress grâce à des stratégies comme le soutien émotionnel, l’humour, la planification et la pensée positive. Ils ont aussi commencé à voir le stress non plus comme une menace, mais comme un défi (Craig et al., 2021).

Parce qu’il s’agit d’une communauté qui se comprend et se soutient, la guérison en commun est souvent l’un des meilleurs chemins pour commencer à se sentir mieux avec soi-même et avec sa place dans la société.

Situation en Roumanie

L’accès aux services de santé mentale pour les personnes LGBTQ+ reste limité en Roumanie, en raison de la stigmatisation sociale, du manque de spécialistes formés à ces questions et d’obstacles systémiques. Beaucoup de psychologues n’ont pas de formation sur les questions d’identité de genre ou d’orientation sexuelle, et certains peuvent même exprimer des attitudes discriminatoires. Des initiatives comme MentalHealthForRomania ou le programme Rainbow Care développé par MozaiQ proposent un soutien via des groupes de parole ou de la thérapie individuelle, mais ces ressources sont surtout concentrées dans les grandes villes, laissant les zones rurales à l’écart.

Pour contrer cela, une solution peut être de se tourner vers des thérapies de groupe en ligne, plus accessibles, surtout si vous ne vivez pas dans une grande ville. Et si vous parlez anglais, encore mieux : il existe de nombreux groupes internationaux en ligne où vous pourrez trouver du soutien et des personnes qui vous comprennent.

Si tu fais partie de la communauté LGBTQ+ et que tu hésites à rejoindre un groupe de soutien, sache que tu n’es pas seul(e). Il est normal d’être nerveux(se), mais dans ces groupes, tu trouveras des personnes qui te comprennent vraiment. Tu n’es pas obligé(e) de parler tout de suite ; parfois, le simple fait d’être présent est déjà un premier pas vers la guérison.

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